À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, la méthode de calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) évolue.
Cette réforme, très attendue, pourrait bien faire remonter la note de nombreux logements, notamment ceux chauffés à l’électricité, sans qu’aucun travaux ne soit réalisé.
Ce qui change vraiment avec le DPE 2026
La réforme du DPE 2026 vise à mieux représenter la performance réelle des logements et à corriger certains biais observés depuis la mise en place du “nouveau DPE” de 2021. Concrètement, plusieurs évolutions entrent en jeu :
Le coefficient d’énergie primaire pour l’électricité
C’est la mesure la plus marquante : le CEP passe de 2,3 à 1,9, ce qui améliore mécaniquement la note des logements chauffés à l’électricité.
➡️ Objectif : refléter la décarbonation du mix électrique français.
Une actualisation des seuils des classes énergétiques (A à G)
Les seuils seront révisés pour tenir compte du nouveau coefficient, afin de maintenir la cohérence du classement global.
➡️ Cela évite un effet “gonflé” des bonnes notes tout en garantissant une équité entre types de chauffage. Un arrêté viendra préciser ces nouveaux seuils avant fin 2025.
Une actualisation des seuils des classes énergétiques (A à G)
Les seuils seront révisés pour tenir compte du nouveau coefficient, afin de maintenir la cohérence du classement global.
➡️ Cela évite un effet “gonflé” des bonnes notes tout en garantissant une équité entre types de chauffage. Un arrêté viendra préciser ces nouveaux seuils avant fin 2025.
Des ajustements techniques sur la méthode 3CL-DPE
Le ministère prévoit une mise à jour des valeurs par défaut utilisées par les diagnostiqueurs (matériaux, systèmes de chauffage, isolation, etc.), car certaines données datent de plusieurs années.
➡️ Résultat : un calcul plus fin et plus réaliste, notamment pour les logements anciens ou atypiques
Une meilleure prise en compte des petites surfaces
Le DPE 2021 pénalisait souvent les studios et petits appartements (forte consommation par m²).
➡️ Le DPE 2026 corrige partiellement ce biais grâce à un recalibrage du modèle : les petites surfaces seront moins systématiquement classées F ou G.
Un meilleur affichage des résultats
L’étiquette énergie (A à G) et l’étiquette climat (émissions de CO₂) resteront distinctes, mais le rapport DPE 2026 inclura :
une analyse simplifiée de la déperdition énergétique,
des indications plus claires sur les travaux prioritaires,
et des estimations plus lisibles des consommations réelles.
Comment est calculé le DPE 2026 ?
À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, la valeur du facteur de conversion de l’énergie finale en énergie primaire pour l’électricité sera abaissée et alignée sur la norme européenne. Le coefficient de conversion passera de 2,3 à 1,9.
Qu’est-ce que le facteur de conversion ?
Pour établir le DPE d’un logement, les diagnostiqueurs convertissent la consommation d’énergie finale (celle réellement utilisée dans le logement) en énergie primaire (celle qu’il faut produire pour la fournir).
Cette conversion varie selon le type d’énergie :
Électricité → 1 kWh consommé = 1,9 kWh d’énergie primaire (contre 2,3 aujourd’hui)
Gaz, fioul, bois → facteur = 1, car ces énergies sont directement consommées dans le bâtiment
Jusqu’à présent, ce coefficient pénalisait les logements électriques par rapport à ceux chauffés au gaz ou au fioul.
L’harmonisation avec la valeur européenne (1,9) vient corriger cette inégalité de traitement et mieux refléter la réalité du mix énergétique français, de plus en plus décarboné.
Quels effets concrets ?
La baisse du facteur de conversion profite en priorité à certains profils de logements particulièrement pénalisés jusqu’ici :
les logements chauffés à l’électricité (convecteurs, radiateurs, pompes à chaleur),
les studios et petites surfaces, souvent mal notés en raison de leur forte consommation rapportée au m²,
les logements actuellement classés F ou G “à la limite”,
les biens anciens, pour lesquels les valeurs par défaut de la méthode 3CL pénalisaient fréquemment le diagnostic.
Impact pour les particuliers
Pour de nombreux propriétaires, cette évolution se traduit par :
une meilleure note de DPE, parfois sans les moindres travaux,
une revalorisation du bien à la vente ou à la location,
moins de risques d’être classé “passoire énergétique”, et donc moins de contraintes réglementaires,
une estimation plus réaliste des consommations et des travaux à prévoir.
Un effet incitatif assumé
Au-delà du reclassement de certains logements, la réforme a aussi pour ambition d’accélérer la transition énergétique :
encourager le remplacement des chaudières fossiles par des pompes à chaleur ou chauffe-eau thermodynamiques,
favoriser l’adoption d’équipements électriques performants et décarbonés,
accompagner la montée en puissance de l’électricité bas-carbone dans le mix français
Les chiffres clés du DPE 2026
7 millions de logements verront leur classement s’améliorer,
dont 91 % chauffés à l’électricité,
près de 850 000 passoires énergétiques (classes F ou G) sortiront de ce statut,
et les petites surfaces seront les grandes gagnantes : 41 % d’entre elles pourraient être reclassées.
La réforme du DPE 2026 va dans le sens d’un diagnostic plus juste et plus cohérent avec la réalité du terrain.
Elle corrige une partie des biais de l’ancien calcul, améliore mécaniquement la note d’une grande partie du parc chauffé à l’électricité, et revalorise au passage les petites surfaces, souvent pénalisées jusqu’ici.
Cette mise à jour va naturellement avoir des effets pour tout le monde : les propriétaires, qui verront parfois leur bien gagner en attractivité, mais aussi les diagnostiqueurs et les professionnels de la rénovation, qui devront intégrer ces ajustements dans leurs pratiques.



