La transition énergétique et le développement massif de l’autoconsommation imposent aujourd’hui un cadre électrique plus rigoureux et plus adapté aux nouveaux usages. C’est dans ce contexte que la norme NF C 15-100, texte de référence pour les installations électriques basse tension en France, a été entièrement révisée. Si cette norme est bien connue des professionnels pour encadrer la sécurité et la conformité des installations, sa nouvelle version publiée en août 2024 marque un tournant majeur.
À compter du 1ᵉʳ septembre 2025, cette nouvelle édition devient obligatoire et introduit plusieurs changements notables, en particulier pour les installations photovoltaïques. Raccordement au réseau, sécurité des circuits mixtes, fin des branchements via simple prise électrique : les règles évoluent et impactent directement les particuliers comme les installateurs. Zoom sur ce que la norme change concrètement pour le solaire à domicile.
Les informations à retenir :
Depuis le 1er septembre 2025, la nouvelle version de la norme NF C 15-100 est entrée en vigueur et change profondément les règles pour les installations solaires :
Nouvelle norme obligatoire dès septembre 2025
La version 2024 de la NF C 15-100, entièrement révisée et structurée en 21 volets, remplace définitivement l’ancienne version à partir du 1er septembre 2025 pour toute nouvelle installation, extension ou modification.Encadrement renforcé pour le photovoltaïque
Il est désormais interdit de raccorder un panneau solaire via une simple prise murale (kits « plug-and-play »). Toute installation doit être reliée directement au tableau électrique par un professionnel, avec protections adaptées.Distinction entre cas d’installations
Cas 1 & 2 : installations permanentes, raccordement obligatoire au tableau (configuration standard).
Cas 3 & 4 : installations temporaires/mobiles (ex. kits balcon) – tolérance possible, mais réglementation encore floue.
Période transitoire jusqu’au 31 mai 2026
Les projets engagés avant septembre 2025 peuvent être validés selon l’ancienne norme via le formulaire SC 144E. Après cette date, la conformité à la version 2024 sera obligatoire sans exception.
Qu’est-ce que la norme NF C 15-100 ?
La norme NF C 15-100 est le texte de référence qui encadre la conception, la réalisation, la vérification et l’entretien des installations électriques basse tension en France. Elle s’applique aussi bien aux logements qu’aux bâtiments tertiaires et industriels, et concerne les circuits de consommation (prises, éclairage…), mais aussi les circuits de production locale, comme les installations photovoltaïques raccordées au réseau.
Son objectif principal est de garantir la sécurité des personnes et des biens, tout en assurant la performance et la conformité réglementaire des installations. Elle s’adresse aux professionnels du secteur électrique (installateurs, bureaux d’études, contrôleurs), mais aussi indirectement aux particuliers et aux maîtres d’ouvrage.
Une version entièrement révisée en 2024
Le 23 août 2024, la norme a fait l’objet d’une refonte complète. Elle est désormais organisée en 21 volets thématiques distincts, pour en faciliter la lecture, la mise à jour et l’application. Cette nouvelle structure permet de mieux répondre aux enjeux actuels : mobilité électrique, autoconsommation, gestion intelligente de l’énergie, etc.
Jusqu’au 31 août 2025, les deux versions (2002 et 2024) coexistent. Mais depuis le 1ᵉʳ septembre 2025, seule la version 2024 fait foi pour toute nouvelle installation, extension ou modification significative.
Les grands changements apportés par la version 2024
Cette nouvelle édition apporte de nombreuses améliorations :
Renforcement des dispositifs de protection (disjoncteurs différentiels, détecteurs d’arcs électriques, etc.)
Intégration des exigences liées aux bornes de recharge pour véhicules électriques (IRVE)
Nouvelles exigences de performance énergétique (NF C 15-100-8-1)
Protection renforcée contre la foudre
Et surtout : un encadrement plus strict des installations de production d’électricité, notamment les panneaux photovoltaïques en autoconsommation.
Focus : ce qui change pour les installations photovoltaïques
Source : consuel.com
Depuis le 1ᵉʳ septembre 2025, les règles de raccordement des installations photovoltaïques ont évolué significativement. L’un des points les plus discutés de la nouvelle norme concerne le raccordement des panneaux photovoltaïques, notamment les kits « plug-and-play ».
La version 2024 introduit une nouvelle clause :
« Un générateur d’énergie électrique ne doit pas être connecté à un circuit terminal par le moyen d’un socle de prise ou d’une fiche. »
Autrement dit, il ne sera plus possible de brancher un panneau solaire sur une simple prise murale, comme le proposent aujourd’hui de nombreux kits destinés aux particuliers.
Les installations photovoltaïques devront être raccordées directement au tableau électrique par un professionnel, avec des protections adaptées (disjoncteur, sectionneur, etc.). Cette mesure vise à éviter les risques d’échauffement, d’injection d’électricité non contrôlée dans le réseau domestique, et de mise en danger en cas d’intervention.
Si cette interdiction fait consensus côté sécurité, elle suscite aussi des interrogations chez les professionnels du solaire et les associations, qui y voient un frein à la démocratisation de l’autoconsommation.
En particulier, la norme distingue désormais plusieurs cas types d’installation, à travers la classification cas 1 & 2 et cas 3 & 4 :
✅ Cas 1 & 2 : les installations sont dites permanentes, avec raccordement direct au tableau via un disjoncteur dédié. C’est la configuration attendue pour tout projet depuis le 1ᵉʳ septembre 2025.
⚠️ Cas 3 & 4 : les installations sont temporaires ou mobiles, comme certains kits « plug-and-play ». Si elles ne sont pas considérées comme fixes, elles pourraient encore être tolérées, mais cela reste flou réglementairement.
Cette distinction est essentielle, car elle pourrait conditionner la conformité (ou non) des installations solaires « balcon » que de nombreux particuliers souhaitent installer chez eux.
Une période transitoire et un formulaire spécifique
Le CONSUEL a prévu une phase transitoire jusqu’au 31 mai 2026. Durant cette période, certains projets peuvent encore être validés selon l’ancienne norme, à condition d’utiliser le formulaire SC 144E.
Ce document permet aux installateurs de prouver que le projet était engagé avant l’obligation d’application de la version 2024.
Passé cette date, tous les dossiers devront être conformes à la nouvelle norme, sans exception.
Questions fréquentes
En théorie, non, si le kit est considéré comme une installation permanente branchée sur une prise murale. La norme impose un raccordement sécurisé au tableau. Toutefois, des flous subsistent pour les kits considérés comme mobiles ou temporaires.
Oui, les installations existantes ne sont pas rétroactivement concernées. Toutefois, en cas de modification ou d’extension, la mise en conformité avec la norme 2024 pourra être exigée.
Il permet de déposer un dossier Consuel selon l’ancienne norme jusqu’au 31 mai 2026, à condition de justifier que le projet a été engagé avant l’entrée en vigueur de la nouvelle version.
Oui, à partir du 1er septembre 2025, toute nouvelle installation solaire doit être réalisée dans les règles de l’art, avec un raccordement direct au tableau, ce qui nécessite l’intervention d’un professionnel qualifié.
Cela dépend de la nature de l’installation (fixe ou mobile) et du mode de raccordement. Un électricien ou installateur solaire pourra vous orienter sur la classification de votre installation.
