La maison autonome en énergie électrique et thermique, est-ce la maison de demain ? Fin des factures d’énergie, meilleure empreinte écologique… Ce modèle d’habitat séduit de plus en plus de Français mais il a ses limites. Il est important de considérer tous les aspects d’un projet avant de construire une maison indépendante en électricité et de s’affranchir ensuite du réseau électrique. Qu’est-ce qu’une maison autonome en électricité ? Est-ce vraiment rentable ? Nous allons voir cela ensemble dans ce guide.
Les informations à retenir :
Les maisons autonomes représentent un modèle d’habitat innovant et durable, offrant une indépendance énergétique totale, mais elles comportent également des défis et des limites à considérer :
- Différences entre autoconsommation, autosuffisance et autonomie :
- Autoconsommation : Consommation de l’électricité produite par soi-même, mais avec une dépendance partielle au réseau public.
- Autosuffisance : Production suffisante pour couvrir tous les besoins du logement, tout en restant connecté au réseau pour des raisons techniques ou pour la revente de surplus.
- Autonomie : Déconnexion totale du réseau public, dépendance entière à la production d’énergie propre (photovoltaïque, éolienne, géothermie).
- Mise en œuvre d’une maison autonome :
- Isolation thermique optimale.
- Sélection d’équipements énergétiquement performants.
- Solutions pour la production d’électricité (souvent photovoltaïque).
- Gestion de l’intermittence de la production (stockage, pilotage des consommations).
- Solutions pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.
- Coût et rentabilité :
- Coût initial plus élevé (15% à 20% de plus qu’une maison classique).
- Économies mensuelles sur la facture d’énergie.
- Rentabilité à long terme, mais dépendante du projet.
- Aides financières disponibles : Prime à l’autoconsommation, MaPrimeRénov’, aides locales, et autres subventions peuvent financer une partie du projet.
C’est quoi une maison autonome ?
Une maison autonome en énergie peut produire toute l’énergie dont les habitants de la maison ont besoin dans leur vie quotidienne. Il s’agit de l’énergie nécessaire pour faire fonctionner tous les appareils électriques d’une maison, la chauffer, produire de l’eau chaude sanitaire (ECS), ainsi que pour cuisiner.
Différences entre les notions de l'autonomie énergétique
L'autoconsommation
L’autoconsommation consiste à consommer l’électricité que l’on produit soi-même via une installation photovoltaïque. Cependant, l’installation ne couvre pas l’ensemble des besoins. De plus, en dehors des périodes de production, ou en cas de production insuffisante, l’énergie du réseau public est utilisée.
L'autosuffisance
Produire suffisamment d’énergie pour assurer entièrement la consommation du logement. Une maison autosuffisante doit pouvoir assurer tous les besoins du logement. Tout en restant connecté au réseau, en cas de problème technique et/ou pour la revente de surplus.
L'autonomie
La maison autonome est entièrement déconnectée du réseau public, et dépend entièrement de la production d’énergie (photovoltaïque, éolienne, géothermie…) pour assurer les consommations du logement.
Chaque ménage peut faire couvrir une partie de ses besoins énergétiques quotidiens par un système photovoltaïque.
Les panneaux solaires vous permettent d’être plus indépendant du réseau, de réduire votre empreinte carbone, de diminuer vos factures d’électricité et de produire votre propre électricité.
Mais que la production de votre propre électricité vous permette d’être plus indépendant ne signifie pas que vous ne pouvez pas compter sur les autres pour obtenir de l’électricité. C’est pourquoi il est important de faire la distinction entre l’autosuffisance, l’autonomie et l’autoconsommation.
Kit panneau solaire autoconsommation – Guide 2024
Vous envisagez de réaliser un projet d’autoconsommation en passant par un kit de panneaux solaires ? Face à l’augmentation constante du prix du kWh sur le
Comment fonctionne une maison autonome ?
Une maison autonome (ou autosuffisante en électricité) implique une indépendance totale vis-à-vis des réseaux de distribution électrique (ENEDIS) et de gaz (GRDF). Votre maison n’est pas reliée au réseau électrique et ne consomme que l’énergie qu’elle produit avec ses équipements. C’est un projet intéressant mais qui comporte son lot de difficultés.
Ce type de construction est souvent équipé de cellules photovoltaïques afin de produire l’énergie électrique nécessaire à le rendre autonome. Mais il est difficile pour un particulier de produire toute son électricité de manière autonome et d’être totalement déconnecté du réseau électrique public, on préfèrera généralement viser l’autosuffisance plutôt que l’autonomie. C’est inévitable dans de très rares cas, comme les sites qui sont isolés et savent exactement ce dont ils ont besoin. La construction d’une maison 100 % indépendante en électricité présente plusieurs limites, dont son coût d’investissement initial important qui rend le projet difficile à rentabiliser.
Comment rendre sa maison autonome ?
Pour qu’une maison soit autonome, elle doit donc produire de l’énergie en autoconsommation, être autosuffisante et ne pas être connectée au réseau électrique.
Pour que cette autosuffisance et cette déconnexion du réseau puisse se faire sans impacter (au maximum) la vie et les consommations des habitants, il faut :
- Isoler thermiquement le logement au mieux pour qu’il perde le moins d’énergie possible.
- Choisir des équipements avec des classes énergétiques optimales.
- Choisir une solution pour assurer la production de l’électricité nécessaire pour le logement (lumière, multimédia, cuisine)
- Prendre en compte l’intermittence de la production et sélectionner des solutions pour y parer (stockage, pilotage des consommations, sur-dimensionnement…)
- Choisir une solution pour assurer le chauffage de l’habitat
- Choisir une solution pour assurer l’eau chaude sanitaire
En répondant à ces 6 problématiques, un projet de maison autonome est possible.
Optimiser au maximum l'isolation du logement
Le premier axe à optimiser au maximum, est l’isolation du logement. Voire même, si possible, de privilégier au maximum les bonnes pratiques bioclimatiques pour permettre au logement de se chauffer, de s’aérer et de se refroidir sans intervention. Même si des possibilités existent en rénovation, l’optimisation bioclimatique concerne principalement les logements neufs.
La déperdition thermique peut rendre caduc ou impossible le déploiement d’un système d’autoconsommation en autonomie. En effet, le chauffage représente plus de la moitié de la dépense énergétique du logement, pour que sa part soit la moins élevée possible, il faut isoler.
Sélectionner des équipements performants
Depuis le choix de la solution de chauffage, l’électroménager, les équipements multimedia... Tous les appareils électriques sont aujourd’hui soumis à l’étiquette énergie. Cette dernière classe les appareils sur une échelle de A+++ à G, plus l’appareil est loin dans l’alphabet, plus il consommera d’énergie.
Pour atteindre l’autonomie énergétique, il vous faut donc privilégier les appareils les moins énergivores, et donc qui consommeront le moins d’énergie autoproduite. Cela représente en général un coût plus important à l’achat, mais les performances et les économies sur le long terme seront directement impactées par ce choix.
Qu’est ce que l’efficacité énergétique saisonnière ?
L’efficacité énergétique saisonnière ou ETAS sert à mesurer l’efficacité d’un appareil de chauffage et de climatisation sur une année complète. L’ETAS a été créé le
Comment être autonome en électricité ?
Des solutions technologiques existent pour permettre la production d’électricité en autonomie, le choix des ménages se porte le plus souvent sur le photovoltaïque, mais d’autres solutions existent comme l’éolien et la géothermie par exemple.
Les installations de productions photovoltaïques sont souvent préférées pour plusieurs raisons : leur installation est simple, plusieurs techniques de poses existent (en toiture, au sol ou en carport), elles sont moins encombrantes que d’autres solutions et leur coût ne cesse de baisser ces dernières années.
Pour dimensionner correctement l’installation en autoconsommation, vous devez analyser combien de kW vous consommez à l’année, et choisir des panneaux solaires qui viennent produire les Kw dont vous aurez besoin.
MAIS, pour être en autonomie, vous devez aussi et surtout analyser la consommation maximale effectuée dans l’année et prévoir votre installation afin qu’elle puisse amortir cette consommation maximale. En prenant en compte que la production théorique des panneaux photovoltaïque est donnée dans un environnement optimal, et que vous devez donc sur-dimensionner. Dans le cas contraire, vous risquez de manquer d’électricité pour assurer les consommations à certaines périodes de l’année.
Si vous consommez particulièrement d’électricité en Janvier, notamment pour vous chauffer, pour assurer une production suffisante vous devez avec une installation solaire suffisamment puissante malgré le fait que cette dernière produire moins en Janvier qu’en Août.
Comment gérer l'intermittence des énergies renouvelables ?
En plus de la saisonnalité, la production d’énergie renouvelable est aussi fortement impactée par l’intermittence de la météo d’un jour à l’autre et même d’une heure à l’autre. De plus, la production d’énergie, notamment photovoltaïque est souvent en inadéquation avec les moments de consommation.
Il est donc nécessaire de trouver des solutions pour réduire cet écart entre consommation et production. Plusieurs solutions existent :
- Le pilotage des consommations qui va orienter la production et déclencher les consommations en fonction
- Stocker de l’énergie dans une ou des batteries au lithium pour réutiliser l’électricité plus tard
- Stocker l’énergie sous forme thermique pour assurer le chauffage et l’eau chaude sanitaire plus efficacement
La problématique des batteries au lithium
La batterie solaire électrochimique (lithium) est chargée pendant la journée grâce à l’énergie des panneaux solaires, puis déchargée la nuit pendant la phase de consommation. Ces batteries solaires ne sont pas encore rentables pour le stockage de l’énergie. Elles deviennent moins efficaces à chaque cycle de charge-décharge et perdent de leur capacité avec le temps.
Elles doivent être remplacées après quelques années supplémentaires pour maintenir la rentabilité du projet. Celui-ci a une période d’amortissement qui est souvent beaucoup plus longue que le projet initial.
C’est une solution qui est proposée aux foyers et sites isolés. En revanche, ce n’est pas un moyen de faire des économies lorsqu’on est connecté au réseau. Mais pour utiliser des appareils électriques en dehors des périodes de production (Frigo, Télévision, Ordinateur…) c’est la seule solution.
Recyclage des panneaux solaires
Vous souhaitez installer des panneaux solaires sur votre toiture, mais vous avez peur de polluer une fois leur durée de vie terminée ? Pas de
Comment être autonome en chauffage ?
Le chauffage représente plus de 50 % de la dépense énergétique d’un logement, il est donc important d’utiliser une solution optimisée pour amortir au mieux cette consommation grâce à la production photovoltaïque.
La solution la plus efficace pour assurer le chauffage grâce à la production d’énergie renouvelable, est le stockage thermochimique de l’énergie solaire produite dans une pile thermique Inelio. Pour restituer cette énergie par la suite dans le chauffage en dehors des périodes de production.
Comment être autonome en eau chaude ?
L’eau chaude sanitaire est le deuxième poste de dépense énergétique le plus important du logement. Il est donc là aussi primordial d’utiliser une solution efficace pour assurer le chauffage de l’eau grâce à la production photovoltaïque (ou autres sources renouvelables).
Là aussi, la solution la plus efficace pour permettre le chauffage de l’eau grâce à la production d’énergie renouvelable, est le stockage thermochimique via une pile thermique Inelio. Pour restituer cette énergie par la suite avec un rendement inégalé par rapport à d’autres alternatives.
Combien coûte une maison autonome ?
C’est le principal frein à l’élaboration d’un projet de maison autonome, le prix est plus élevé de 15% à 20% que pour une maison « classique » dépendante du réseau public. Pour une maison de 70m² à 130m² les prix vont osciller entre 150 000€ à 200 000€. Mais ces prix sont seulement indicatifs puisque le coût dépendra du projet.
Par rapport à une maison classique, l’augmentation du coût va être impacté par :
- L’élaboration de plans d’architecte bioclimatique pour le logement
- Des travaux d’isolation très importants
- Le choix d’un matériel avec des performances énergétiques optimales
- Le prix du système d’autoconsommation (production, gestion, stockage)
Le coût au départ sera plus élevé, cependant, sur le long terme des économies seront réalisées chaque mois sur la facture d’énergie. Il faut calculer la rentabilité du projet sur le long terme, et sélectionner la solution la plus adaptée en fonction.
Une maison autonome, est-ce rentable ?
Si l’objectif principal de votre projet de maison autonome est de réduire votre facture d’électricité, attention à bien étudier votre projet. En effet, bien que l’indépendance énergétique totale soit techniquement possible, elle a un coût plus important et est plus difficile à rentabiliser.
L’autonomie énergétique est possible, mais elle est encore actuellement peu rentable.
Qu’est ce que l’autoconsommation : Guide 2024
Guide autoconsommation solaire 2024 Comment optimiser les performances de l’autoconsommation ? Dans ce guide gratuit : ☑ une présentation en détail et des conseils pour
Aides disponibles pour un projet d’autonomie énergétique
Bien que le coût initial soit plus élevé que pour une maison dépendante du réseau public, la réalisation d’un projet de maison indépendante en autoconsommation peut aussi bénéficier de nombreuses aides de financement.
Prime à l’autoconsommation, Prime à la reconversion des chaudières, MaPrimeRénov’, Habiter mieux sérénité, Chèque énergie, TVA à 5,5%, Eco prêt à taux 0, Aides locales… Votre projet peut en fonction des cas être financé à hauteur de plusieurs milliers d’euros par l’État.
Questions fréquentes
Comment faire une maison autosuffisante ?
Pour qu’une maison soit autosuffisante en énergie et que cette déconnexion du réseau puisse se faire sans impacter (au maximum) la vie et les consommations des habitants, il faut :
- Isoler thermiquement le logement au mieux pour qu’il perde le moins d’énergie possible.
- Choisir des équipements avec des classes énergétiques optimales.
- Choisir une solution pour assurer la production de l’électricité nécessaire pour le logement (lumière, multimédia, cuisine)
- Prendre en compte l’intermittence de la production et sélectionner des solutions pour y parer (stockage, pilotage des consommations, sur-dimensionnement…)
- Choisir une solution pour assurer le chauffage de l’habitat
- Choisir une solution pour assurer l’eau chaude sanitaire
Quel prix pour une maison autonome ?
Le prix est plus élevé de 15% à 20% que pour une maison « classique » dépendante du réseau public.
Coûts moyens des équipements de production d’énergies renouvelables et des travaux de construction la maison autonome | |
---|---|
Travaux de construction | Prix TTC moyen |
Construction maison autonome | 1 200 €-2 000 € au m² |
VMC double flux | 2 000 € à 4 000 € |
Puits canadien | 7 000 € à 12 000 € |
Récupérateur d’eau de pluie | 1 000 € à 3 000 € |
Double vitrage | 150 € à 200 € au m² |
Équipements de production d’énergies renouvelables | Prix TTC moyen |
Panneaux photovoltaïques | 8 000 € à 18 000 € selon le kWc* (de 3 kWc à 9 kWc) |
Pompe à chaleur Air/Eau et Stockage thermique | 8 000 € à 20 000 € |
Chauffe-eau solaire | 4 000 € à 5 000 € |
Batteries de stockage | 600 € à 1 000 € |
Qu'est ce qu'une maison autosuffisante ?
Une maison autonome en énergie peut produire toute l’énergie dont les habitants de la maison ont besoin dans leur vie quotidienne. Il s’agit de l’énergie nécessaire pour faire fonctionner tous les appareils électriques d’une maison, la chauffer, produire de l’eau chaude sanitaire (ECS), ainsi que pour cuisiner.
Comment construire une maison bioclimatique ?
Pour construire une maison bioclimatique il faut :
- Choisir et optimiser le contexte de la construction (emplacement, orientation)
- Faire réaliser des plans bioclimatiques favorisant le chauffage et le rafraîchissement naturels
- Privilégier une volumétrie compacte
Comment savoir si ma maison est passive ?
Pour savoir si votre maison peut être considérée comme passive, vous devez regarder combien de kWh vous utilisez pour chauffer le logement à l’année. Si vous consommez moins de 15 kWh/m² à l’année, votre maison est passive.
Comment peut-on construire une maison sans chauffage ?
Oui c’est possible dans certaines régions en construisant une maison bioclimatique et en renforçant l’isolation.