En 2025, la rénovation énergétique s’impose plus que jamais comme une priorité pour répondre aux défis environnementaux, réduire les factures énergétiques et améliorer le confort des habitations. Cependant, cette année marque également l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations et dispositifs qui vont transformer le paysage de la rénovation énergétique.
Quelles sont les évolutions à prévoir ? Comment ces changements impactent-ils les particuliers et les professionnels du secteur ? Dans cette newsletter, découvrez tout ce qu’il faut savoir pour anticiper et vous préparer aux nouvelles exigences de 2025.
Passoires thermiques : interdiction de louer des logements classés G
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les logements classés « G » au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), souvent appelés passoires thermiques, sont considérés comme indécents et leur mise en location est interdite.
Champ d’application de l’interdiction :
- Nouveaux contrats de location : Les propriétaires ne peuvent plus proposer à la location des logements classés « G ».
- Renouvellements et reconductions tacites : Les baux en cours sont également concernés lors de leur renouvellement ou de leur reconduction tacite.
Conséquences pour les propriétaires :
- Obligation de rénovation : Pour continuer à louer leur bien, les propriétaires doivent entreprendre des travaux visant à améliorer la performance énergétique du logement, afin d’atteindre au moins la classe « F » au DPE.
- Sanctions potentielles : En cas de non-respect, les propriétaires s’exposent à des sanctions, notamment l’impossibilité légale de louer le bien, des amendes administratives, et une dépréciation de la valeur du logement sur le marché immobilier.
Calendrier des interdictions futures :
1ᵉʳ janvier 2028 : Interdiction de location des logements classés « F ».
1ᵉʳ janvier 2034 : Interdiction de location des logements classés « E ».
Invalidité des DPE réalisés avant juillet 2021
À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, tous les Diagnostics de Performance Énergétique (DPE) réalisés avant le 1ᵉʳ juillet 2021 deviennent invalides. Cette mesure découle de la réforme du DPE mise en œuvre en 2021 pour rendre cet outil plus fiable et précis.
Les DPE effectués avant cette date étaient basés sur une ancienne méthode de calcul qui a souvent été critiquée pour son manque de précision et sa difficulté à refléter correctement la performance énergétique réelle des logements.
La réforme de juillet 2021 a introduit une nouvelle méthode basée sur des données plus objectives comme les caractéristiques techniques des bâtiments et des équipements énergétiques, remplaçant en partie les estimations liées aux factures énergétiques.
Les propriétaires dont les DPE datent d’avant juillet 2021 devront faire réaliser un nouveau diagnostic par un professionnel agréé s’ils souhaitent vendre ou louer leur bien. Cette obligation est particulièrement importante pour les biens susceptibles d’être classés F ou G, car ils sont soumis à des restrictions légales spécifiques (interdiction de location, audit énergétique obligatoire, etc.).
Les DPE réalisés après le 1ᵉʳ juillet 2021 restent valides pendant 10 ans, sauf si des modifications significatives du bien (travaux de rénovation, extension, changement de système de chauffage, etc.) nécessitent un nouveau diagnostic.
Obligations pour les copropriétés : DPE collectif et Plan Pluriannuel de Travaux (PPT)
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, les copropriétés de plus de 200 lots doivent réaliser un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) collectif pour évaluer la performance énergétique du bâtiment et identifier des axes d’amélioration par des travaux de rénovation. Cette obligation s’étend dès 2025 aux copropriétés de 50 à 200 lots, puis, à partir de 2026, à celles de moins de 50 lots.
Par ailleurs, toutes les copropriétés doivent désormais établir un Plan Pluriannuel de Travaux (PPT), qui permet de planifier à moyen terme les interventions nécessaires pour l’entretien ou l’amélioration énergétique du bâtiment, en complément du DPE collectif ou d’un Diagnostic Technique Global.
Extension de l'audit énergétique obligatoire
L’audit énergétique, déjà obligatoire lors de la vente de logements classés F ou G, s’étend désormais aux biens classés E. Cet audit fournit des recommandations pour améliorer la performance énergétique du logement.
Évolution de MaPrimeRénov'
En 2025, MaPrimeRénov’, le dispositif phare d’aide à la rénovation énergétique en France, évolue pour mieux accompagner les ménages dans leurs projets de rénovation tout en s’adaptant aux nouvelles priorités environnementales et budgétaires. Lancée en 2020, cette aide financière est destinée à encourager les travaux visant à améliorer la performance énergétique des logements, en réduisant leur consommation d’énergie et leur empreinte carbone.
Maintien des aides pour les rénovations par geste : Les aides pour des travaux spécifiques (isolation, changement de chauffage, etc.) sont reconduites pour l’ensemble de l’année 2025. La dispense de fournir un DPE pour bénéficier de ces aides est également maintenue jusqu’au 31 décembre 2025.
Modifications des taux d’écrêtement pour le parcours accompagné : Les taux d’écrêtement, qui déterminent la part maximale des aides publiques dans le financement des travaux, sont ajustés :
- Ménages aux revenus modestes : augmentation de 80 à 90%
- Ménages aux revenus intermédiaires : augmentation de 60 % à 80 %
- Ménages aux revenus supérieurs : augmentation de 40 % à 50 %
Ces ajustements impliquent que les ménages devront financer une part plus importante de leurs travaux.
Réduction de l’avance pour les ménages très modestes : Dans le cadre du parcours par geste, l’avance maximale accordée aux ménages très modestes passe de 70 % à 50 % du montant prévisionnel de l’aide.
Cumul avec le Prêt à Taux Zéro : À compter du 1ᵉʳ janvier 2025, les propriétaires ayant souscrit un Prêt à Taux Zéro (PTZ) pour l’achat de leur logement pourront désormais cumuler cette aide avec MaPrimeRénov’ sans avoir à respecter le délai de cinq ans actuellement imposé. Cette initiative vise à encourager la réalisation rapide de travaux d’amélioration énergétique dès l’acquisition du bien.
Le point sur les prix de l'énergie
Le gaz
En janvier 2025, le prix du gaz s’établit à 0,1185 €/kWh, selon le prix repère publié par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE). Ce tarif représente une hausse de 4,5 % par rapport à décembre 2024, où le prix était de 0,1124 €/kWh. Cette tendance à la hausse se poursuit en février 2025, avec une augmentation supplémentaire de 0,2 %. Ainsi, pour un foyer moyen consommant 12 MWh de gaz par an, ces augmentations se traduisent par un surcoût annuel estimé entre 120 et 150 €.
L'électricité
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) anticipe une baisse des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) de 14 % au 1ᵉʳ février 2025, grâce à la diminution des coûts d’approvisionnement sur les marchés de gros. Cette réduction représenterait une économie encore plus substantielle pour les consommateurs, atteignant 280 € par an en moyenne pour un foyer type.
Cependant, cette diminution des TRVE sera en partie compensée par la double augmentation du TURPE, qui intègre :
- Un rattrapage de +4,8 % de l’augmentation d’août 2024, non appliquée.
- Une majoration supplémentaire de +10 % appliquée en février 2025.